COLLAGES

Avec ce corpus d’œuvres, Ève Cadieux poursuit une exploration multiforme du photographique. En réalisant des collages numériques, elle réfléchit encore à l’obsolescence inévitable des choses. Il s’agit de photographies de fragments de marchés aux puces européens, auxquels se superposent des éléments graphiques issus, entre autres, de Letraset (transfert) des années 1960, en partie modifiés par l’artiste.

En plus de poursuivre ses recherches sur la culture matérielle et sur la notion de collection, Ève Cadieux ajoute ici un questionnement sur les représentations stéréotypées, particulièrement de la femme, à travers la culture populaire et l’histoire de l’art et du design.

L’utilisation du noir et blanc donne aux œuvres un côté graphique fort, et demande qu’on s’y attarde davantage pour découvrir tous les détails cachés, puis les fusions subtiles ou plus marquées entre les formes photographiées et les dessins. Le photographique est défini par un cadre, tandis que les ajouts graphiques se prolongent dans les marges, et débordent même par endroit de celles-ci.

Le choix de la couleur frontale du cadre n’est pas anodin : l’artiste souhaitait un bleu qui fait allusion au papier carbone, celui-ci permettant de copier et recopier manuellement l’écriture et le dessin. Les réflexions sur l’image modifiable et reproductible, de même que sur sa profondeur graphique, sont donc poursuivies par le cadre-pourtour.

Ève Cadieux, Écris au feu, 2021-2022. Collection privée.

Ève Cadieux, Tes écrans silencieux. Il y a un sens à tout., 2021-2022. Collection privée.

Ève Cadieux, Vos dons d’ubiquité à Waterlooplein, 2021-2022.
Ève Cadieux, Clique, 2021-2022.

Autres œuvres en travail, issues des mêmes recherches :

Ève Cadieux, Plongeon. Histoire de…, 2021-2022

Ève Cadieux, Femmes fantômes, 2022.